Rencontres avec les utilisateurs de l’application mobile qui permet de rencontrer des personnes presentes a proximite.

Rencontres avec les utilisateurs de l’application mobile qui permet de rencontrer des personnes presentes a proximite.

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« Jte mange. » Le smartphone de Sarah (les prenoms ont ete modifies), la quarantaine elegante, employee au secteur du luxe, a emis trois notes de musique.

Et le message sur l’application de rencontre geolocalisee Tinder s’est affiche. Profil du petit homme qui l’a envoye : 27 annees, costume-cravate, une tete de premier en classe. Elle rit : « Je vais le rembarrer. » Sarah avait pourtant « like » (aime) votre profil, ainsi, le jeune homme en avait fera autant. En langage Tinder, ils avaient « matche ». Ils pouvaient donc engager la conversation, et plus si affinites.

« It’s a match ! Vous et [Mia ou Alexandre, Sofia, Ziad, Aurore, Valerie, Sam. ] avez indique que vous vous plaisez. » C’est J’ai formule magique apres laquelle tout le monde court concernant Tinder. Cela fait de plus en plus de monde. Combien ? L’entreprise ne divulgue pas de chiffre, se contentant d’affirmer qu’elle croit « incroyablement vite partout dans la planete ». Incontestablement, Tinder occupe des conversations, ainsi, s’impose peu a peu tel 1 nouveau mode de rencontre.

Le principe reste ultra-simple. L’utilisateur telecharge l’application et se cree gratuitement 1 profil (en utilisant obligatoirement le compte Facebook). C’est compose de une a six photos, eventuellement d’un petit texte – souvent l’espace reste vide –, des interets et relations en commun. Sur l’ecran du smartphone, un inexorable defile commence : ce seront les individus connectees (ou qui l’etaient recemment) situees a proximite. Je fais glisser la photo a droite : j’adore (mais l’individu n’en est pas informee). A gauche, je n’aime pas, et je ne reverrai jamais votre profil. Si ceux que j’aime m’aiment aussi, « it’s a match ! ».

« C’EST COMME UN TABLEAU DE CHASSE »

Correctement que les fondateurs rejettent le parallele, il y a une parente avec Grindr, l’application de rencontres gay geolocalisee nee en 2009, qui a connu votre succes foudroyant. Mais concernant Grindr, nullement d’ambiguIte : on recommence Afin de avoir du sexe, rapidement et sans bla-bla. Sur Tinder, c’est plus complique.

D’abord, on voit ceux qui y sont juste ts-dates inscription pour matcher. Comme Alain Friedli, 20 annees, etudiant. « Je n’ai jamais rencontre de filles sur l’application, explique-t-il. J’y me sens juste Afin de voir, c’est tel un tableau de chasse ». Comme votre jeu. « On se dit : je lui plais, y’en a attrape 1, comme a Notre fete foraine Lorsque l’on attrape un petit canard, dit en riant Eva, 28 ans, qui travaille dans la finance. Ca touche l’enfant qu’il y a en nous. » Il existe un usage collectif de Tinder, avec discussions avec des proches i  propos des profils, concours de matches.

10, 50, 100, 300 affinites ? Un score eleve regonfle l’ego. « Ca rassure via la seduction, si je n’avais pas ca, je serais totalement perdue », reconnait Sarah qui, alors, y va des qu’elle a 5 minutes : « On l’a toujours sous la main, on reste toujours tente. »

« depuis certainement 1 petit cote addictif », confirme Alain Friedli. J’ai prime va evidemment a toutes les jolis minois. « Mes filles nullement assez jolies, je ne sais gui?re comment ca se marche Afin de elles, je ne les like jamais », poursuit-il – les meufs disent la aussi chose des garcons. « On doit juger un individu sur ses photos, c’est horrible, admet Axel, 17 ans, eli?ve. Neanmoins, la societe actuelle reste tel ca. Ca permet de mettre en valeur l’image qu’on veut sans dire. »

« C’EST Notre SUPERMARCHE »

La plastique n’est jamais tout, jurent cependant nos utilisateurs. « La petite pointe personnelle », « l’attitude », « l’originalite », « le charisme » font plus que des visages lisses ou des biceps saillants. « C’est tel si l’on est dans l’impasse, c’est la nouvelle agora, affirme Eva. Apres, tout depend de comment on se “markete”. »

La grande affaire concernant Tinder, c’est le sexe. « C’est le supermarche, tu viens, tu fais tes courses, resume Eliel Razon, 20 annees, etudiant et organisateur de soirees. Si t’as aucun limites, tu peux te perdre. » Malgre 1 usage periodiquement intensif, Il semble critique : « Rencontrer une fille derriere un portable, ca vaut zero ». Pour arriver a ses fins, mieux vaut etre quelque peu subtil. « “Salut on se voit quand ?”, ca marche tellement gui?re !, raille Axel. Il vaut plus etre delicat, poli et respectueux. J’ai des copains qui paraissent plus beaux que sur les photos, qui ont autant de matches, mais comme ils se comportent en gali?re, ils ont moins de copines. »

L’application Tinder a ete lancee fin 2012. TINDER

Pour une fois, les filles peuvent y aller franchement. « au metro si j’ai trouve un type mignon, je ne pourrais jamais lui parler, sinon je passe Afin de une salope ou je lui fais peur, argumente Eva. Avec l’appli on va pouvoir. » « Les one-shot [rencontre tout d’un soir], votre n’est gui?re pour moi, observe Sarah. Mais Tinder m’apprend a etre moins fleur bleue. »

« GAYS ET HETEROS SONT MELANGES »

C’est au moment oi? aussi quelque peu plus complique Afin de elles. « Il faut etre prudente, je ne donne jamais de rendez-vous chez moi », poursuit Eva. L’indication d’la position geographique une personne avec qui on dialogue ne descend Du Reste jamais sous des 2 kms.

Mes individus en couple ne sont nullement rares. C’est le cas d’Eva, qui possi?de mes fri?res mais recherche une fille sur Tinder « pour s’amuser ». Chacun pourra selectionner des profils d’hommes, de jeunes filles, ou nos deux. « Gays et heteros seront melanges, releve Margaux, 25 ans, qui travaille dans la communication. Ca donne 1 sentiment d’ouverture d’esprit. » Certains y sont aussi en cachette. Ne pas oublier l’application si l’on est en couple est 1 motif frequent de brouille.

Il y a aussi dans Tinder des brebis egarees cherchant l’amour. Parfois ca roule. Alain a eu connaissance dans son entourage d’une requi?te en mariage apres une retrouve Tinder. Margaux a eu des aventures ephemeres avant d’y tomber sur le ami.

« C’EST DEVENU UN RESEAU SOCIAL »

Pour Yag, 32 ans, enseignant, ce n’est pourtant jamais la baraka. « J’y suis parce que c’est complexe de rencontrer des personnes un coup qu’on a fait le tour du cercle du bricolage et des amis, explique-t-il. Mais mon profil ne fait jamais le poids, la normalite ne fera pas aller du lot. Ma valeur ajoutee se fera en face-a-face. » Il a eu deux matches, mais pour l’instant personne ne dialogue avec lui.

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